Détails participation TRIBUNE |
|
Designation | Donnee |
Identifiant |
8 |
Nom |
Amor BELHEDI |
Envoyer un mail au participant | |
Pays |
Tunisie |
Adresse |
Faculté des Sciences Humaines & Sociales, Tunis |
Date
insertion |
14-10-2004 19:43:07 |
Participation | Message Référence 2.7 - Réponse à Mr Ali Wardi. Effectivement, vous soulevez un long et vieux débat sur la question dans la mesure où certains estiment qu'en terme d'efficacité à court et moyen terme et si on se place seulement à l'échelle nationale, il est impératif de focaliser tous les efforts sur les zones, les régions et les villes les mieux situés, les plus nantis et pourvus par la nature et l'histoire. Cette stratégie de concentration est de nature à permettre de réaliser des taux élevés de croissance économique au niveau national et elle permet aux pays qui l'adoptent de réduire le gap qui les séparent des autres pays. C'est dans ce cadre que se situe la recherche des meilleures localisations, des économies d'échelles, externes et d'agglomération. En plus du capital local, la mondialisation favorise ce schéma de concentration dans la mesure où le capital étranger et les multinationales vont dans ce sens en donnant la priorité à l'efficacité et à la rentabilité spatiales et en délaissant totalement les zones qui ne correspondant pas à cette logique. Une telle stratégie de concentration, souvent payante à court et moyen termes, est très risquée à long terme et pose le problème de l'équité et des inégaités spatiales, régionales et territoriales à l'intérieur du pays, menaçant même les équilibres socio-économiques internes du pays au niveau spatial et du fonctionnement territorial. Par contre, la stratégie régionale pose, en effet, la question du saupoudrage des ressources qui sont déjà très rares et limitées dans la plupart des pays en voie de développement. La question, à mon avis, ne doit pas se poser en terme de choix entre la concentration totale ou le saupoudrage poussé et égalitaire. Elle ne réside pas non plus dans le choix exclusif entre l'échelle nationale ou régionale, entre la croissance performante mais déséquilibrante et l'équilbre spatial mais à croissance limitée. Il s'agit, d'assurer une croissance équilibrée entre les deux pôles antinomiques et surtout de maintenir des écarts contrôlés dans les limites de l'acceptable. La croissance est par définition inégalitaire, l'égalitarisme total est la négation même de la croissance. Il s'agit de faire de manière à ce que les inégalités générées par le processus de la croissance économique soient maintenues dans les limites du supportable pour la communauté sans tomber dans l'égalitarisme insensé, ni dans l'efficacité aveugle et risquée. Dans les deux cas, soit on condamne les espaces peu nantis à une marginalté plus grande et à une sorte d'assistance socio-politique, soit on sanctionne les territoires les plus dynamiques et les plus porteurs à une croissance limitée au rythme des autres régions peu pourvues. |