Non, la Tunisie mérite mieux (2)
المحرّر: Faouzi MESSEOUD

Sans prétendre avoir des solutions absolues pour venir au bout des problèmes du secteur de technologie de l’information en Tunisie, ni proposer une étude basée sur une méthodologie scientifique, nous voulons simplement citer quelques éléments de solution. Ces points pourraient être approfondis afin d’aboutir à des mécanismes fonctionnelles sur des problèmes réels.
Crédibiliser le secteur public :
Du moment qu’une partie des efforts pour promouvoir le secteur de technologie de l’information en Tunisie est assurée par des ressources humaines, ces dernières pourraient constituer donc un facteur de la solution, comme elles ont été un facteur du problème :
- Avoir des formules pour s’assurer qu’un responsable soit en mesure de comprendre le contenu évolutif de son champ d’action, sinon ses décisions seront prises arbitrairement. Il faut imaginer ici des décisions d’achat de produits logiciels incohérents, de validation incorrecte de sites web ou logiciels installés, les décisions de signer des conventions avec des parties extérieures.
- Pour ce point, il faut penser à des formules autre que les actions de formation organisées en faveur de personnels du secteur public, car ces actions de durée de quelques jours ne suffisent pas, au contraire elles peuvent être une source supplémentaire du problème si elles ne sont pas appliquées et pratiquées. Il faut penser peut être à ceux qui se permettent à s’ériger en tant que référence dans un sujet dés lors qu’ils ont en acquis une idée rudimentaire.
- D’où la nécessité d’avoir des mécanismes de tests périodiques pour les compétences des responsables décideurs. En effet un ingénieur par exemple a été embauché par ce qu’il est un ingénieur et non un gestionnaire et signataire de papiers, il faut donc que sa capitale qui est sa technicité soit préservée, sinon en quoi il est un ingénieur (il faut savoir qu’ici je parle des cas réels, étant moi même un formateur qu’assure des actions de formation à ces personnels du secteur public).
- Il faut mettre en place des mécanismes de re-classification de personnels en fonction de ces tests périodiques. Ainsi on peut s’attendre qu’un responsable soit dégradé d’un niveau X vers X-1 (dégradation au sens administratif et non du titre scientifique), s’il s’avère que ce responsable n’est plus conforme aux critères de son titre scientifique par exemple. Ceci est de nature à instaurer des règles de compétitivité.
- Pour évaluer le personnel, il faut utiliser des critères de compétence et de rendement et non d’ancienneté comme c’est le cas actuellement.
- Il faut bannir les facteurs qui favorisent la corruption dans le secteur public et en frappant fort les corrompus.
- Mettre en place des commissions indépendantes (dont les personnels ne doivent pas faire partie de l’administration en question), chargées de tout contrôler, surtout les décisions prises et dont les responsables doivent être appelés à justifier les moindres détails.
Réactiver les instances du secteur public :
La Tunisie est dotée à vrai dire d’un nombre impressionnant d’instances et établissements chargés de promouvoir le secteur de l’informatique en Tunisie, cependant ça se voit que les choses avancent d’une façon plutôt nonchalante.
- Revoir la culture et la politique de bruit adoptées par ces instances et matérialisées par les excès des séminaires et allocutions faites à tort et à travers, faisant semblant qu’elles réalisent quelques choses.
- Il faut évaluer ces instances par le nombre de produits générés / développés et non par le nombre de réunions / séminaires faites, sinon qu’elle serait la différence entre « un technopôle» disposant de ressources importantes et un cabinet privé de formation de 3 personnes, si on connaît que ce dernier pourrait organiser des séminaires pratiquement de même nature que celui organisés par ce « technopôle».
Attirer les compétences en Tunisie :
Les jeunes compétences en Tunisie peuvent être encouragées à adopter les voies et les outils de l’open source par plusieurs façons :
- Instaurer des formules pour que les universités privées et publiques encouragent leurs étudiants à développer les projets de fin d’études avec des outils informatiques Open source.
- Organiser des concours tournés vers le développement Open source, en augmenter le nombre, et les répartir sur l’année, par exemple :
o Concours de meilleure application développée par PHP
o Concours de meilleure application développée par Java
o Concours de meilleur projet de fin d’études développé par PHP ou JAVA.
o Concours de meilleurs articles scientifiques traitant des questions de l’informatique.
- Faire des prix qui seront décernés pour les meilleures publications informatiques, et pourquoi pas se charger des frais de publication.
- Pour crédibiliser ces concours, il faut que les gens du secteur public tels qu’ils sont actuellement soient éloignés de leur organisation, car tant que les choses sont telles que maintenant, ces idées ne réussiront jamais, ces concours seront vite transformés en sources supplémentaires de corruption et d’enrichissement.
- Instaurer des relations de partenariat avec des éditeurs Open Source, tels que SUN (JAVA), IBM (Eclipse), MySQL AB(MySQL), ZEND(PHP) pour qu’ils organisent des séminaires en Tunisie (mais ici ça sera de vrais séminaires !), ou qu’ils développent des produits en Tunisie, comme a été fait avec Microsoft.
- Conjuguer les efforts de différentes parties publiques et les compétences en Tunisie, pour qu’elles produisent des applications références, qui une fois réalisées, laisseront l’image de la Tunisie estampée pour toujours.
- Parmi ces produits on peut citer :
o Développement d’un CMS (Content Management System), tels que Joomla, EZPublish, PHPNuke..
o Développement d’un outil de statistique, tels que Xiti, Estat, ou même Ratteb (outil Egyptien).
o Développement d’une distibution LINUX.
o Développement d’un langage de programmation.
o Développement d’un moteur de recherche sur le web.
Voir également: Non, la Tunisie mérite mieux (1)
10-03-2007
http://www.myportail.com/Faouzi_MESSEOUD.htm
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